Les Carnets de l'Aquarelliste 2007/003
LE CYCLE DE L'EAU
Avant de se lancer dans la réalisation d'une aquarelle, il faut connaître les composantes des pigments de couleur mais aussi du cycle de l'eau, évoqué et décrit par Ewa Karpinska. Selon l'artiste, la goutte d'eau déposée sur le papier présente, au départ, l'aspect d'une lentille, elle possède un effet miroir. Lorsque le papier commence à sécher, les grains du papier apparaissent mais la surface y reste brillante, elle est alors appelée mi-mate. Etape suivante, le papier ne brille presque plus, l'étendue colorée est alors mate-fraîche. Ensuite, la surface redevient totalement mate mais le peintre peut encore sentir l'humidité contenue à l'intérieur du papier, c'est le stade qui la révèle mate-sèche. Et pour terminer, vous vous en doutez, lorsque le papier ne contient plus d'humidité, il est sec.
Sur base de ces notions, chacun est libre d'élaborer sa propre technique selon les effets qu'il souhaite obtenir ...
UNE ROSE EN 2 TEMPS, 3 MOUVEMENTS ...
Un premier temps (le sec) ... un premier mouvement ...
Je travaille sur fond sec, en posant au départ un mélange rougeâtre dilué (Alizarine cramoisie et Rouge indien) sur chaque pétale de ma rose afin d'en délimiter les contours.
Un deuxième temps (l'humide) ... les deux gestes suivants ...
Avant que mon rouge ne soit totalement sec (le papier sèche et la zone colorée ne brille presque plus, ma surface est alors dite mate-fraîche), je pose, en bordure des zones colorées, quelques gouttes d'eau claire. Les pigments vont migrer vers les parties qui viennent d'être humidifiées, éclaircissant ainsi la tonalité et adoucissant les contours des pétales.
Enfin, je pose, toujours dans l'humide (surface mi-mate), mes couleurs contrastes, qui me serviront à marquer les ombres et lumières de la fleur. Les pigments se confondent et révèlent une luminosité tout en transparence.